- 23 septembre 2024
- Mis à jour le 26 septembre 2024
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- Actualité
Ils peuvent porter le nom d’une personnalité historique, littéraire, scientifique mais aussi un nom de quartier ou de lieu-dit… Qui choisit les noms des collèges ? On vous explique tout.
Beaucoup de collèges publics portent le nom de personnalités historiques, littéraires, scientifiques ou politiques importantes, soit au niveau local, soit au niveau national. Certains collèges portent des noms liés à la géographie locale, comme des noms de villes, de quartiers ou de lieux-dits.
Qui choisit les noms des collèges ?
La dénomination ou le changement de dénomination des établissements publics locaux d'enseignement est de la compétence de la collectivité territoriale de rattachement.
Le Département est chargé de la construction, de l'entretien et de la gestion des collèges publics. Il lui revient de choisir ou de valider le nom de chaque établissement. Les communes décident pour les écoles et les Régions pour les lycées.
Bien que le Département prenne la décision finale, ce choix peut être précédé de consultations avec différentes personnes. Cela inclut souvent les élus locaux, les équipes pédagogiques du collège, les parents d’élèves voire les élèves eux-mêmes. Ces consultations permettent de proposer des noms en lien avec l’histoire locale, les valeurs républicaines ou d'autres thématiques importantes pour la communauté.
Le nom choisi doit respecter les valeurs de la République et ne pas être controversé. Par exemple, il est courant de nommer les collèges d’après des personnalités ou des événements qui symbolisent l’éducation, la culture, la citoyenneté ou l'histoire nationale et locale.
Quels noms de collèges en France ?
Une étude a été menée en 2022 par le Conseil d'évaluation de l'école (instance créée en 2019 pour évaluer les politiques d'éducation) sur la totalité des écoles, collèges et lycées, soit environ 60 000 établissements. Cette étude est basée sur les données de la Depp (agence des statistiques du ministère) et s’appuie sur l'intelligence artificielle de ChatGPT pour catégoriser ces noms.
Le saviez-vous ?
Jean Moulin est le nom le plus attribué à la fois aux collèges et aux lycées. Près de 100 établissements publics du second degré portent ce nom.
- Parmi les collèges publics (environ 5 300, regroupant 2,6 millions d'élèves), 77 % portent le nom d'une personne. La proportion de collèges sans nom est marginale. Dans l'ordre, les noms les plus donnés sont Jean Moulin, Antoine de Saint-Exupéry, Jules Ferry ou Jean Rostand.
- Les femmes sont moins représentées au collège que dans le premier degré. Lorsqu'un collège public porte le nom d'une personnalité, il s'agit dans 83 % des cas d'un homme (17 % de noms de femme). Marie Curie est, comme pour les écoles, le nom le plus fréquent, devant Simone Veil.
- Dans 90 % des cas, l'hommage est rendu à une personnalité française. Les personnalités étrangères les plus souvent rencontrées sont, par ordre décroissant, Anne Franck, Léonard de Vinci et Pablo Picasso.
- Les noms donnés à des établissements sont associés le plus fréquemment à la période allant de 1940 à nos jours et à la IIIe République (1870-1940).
- La tendance est à la féminisation pour les noms attribués depuis 2017.
Quels noms de collèges en Ille-et-Vilaine ?
En Ille-et-Vilaine, les 62 collèges publics portent des noms reflétant des figures historiques, des personnalités locales, des scientifiques, des écrivains ou encore des éléments géographiques. Citons par exemple (liste non exhaustive) :
Personnalités historiques : Jean Moulin, résistant français de la Seconde Guerre mondiale (collège de Saint-Jacques-de-la-Lande) ; René Cassin, juriste et prix Nobel de la paix (Cancale) ; Simone Veil, magistrate et femme d’Etat française (Crevin) ou encore Germaine Tillion, résistante et ethnologue (La Mézière). D’autres noms sont liés à l’histoire de la Bretagne tels Pierre de Dreux également connu sous le nom de Pierre Ier de Bretagne (Saint-Aubin-du-Cormier) ou Anne de Bretagne, reine de France et duchesse de Bretagne (Rennes)…
Scientifiques : Camille Guérin, inventeur du BCG (Saint-Méen-le-Grand) ; Evariste Galois, mathématicien (Montauban-de-Bretagne) ; Jean Charcot, médecin, explorateur polaire (Saint-Malo) ; Théodore Monod, scientifique, naturaliste biologique et explorateur (Tinténiac)…
Personnalités littéraires : les écrivains Paul Féval (Dol-de-Bretagne) et Chateaubriand (Saint-Malo et Combourg) qui sont aussi des figures locales. Le premier est né à Rennes, le second est natif de Saint-Malo et a vécu plusieurs années au château de Combourg. Les poètes Gérard de Nerval (Vitré) et Jacques Prévert (Romillé). Chanteurs et poètes, Georges Brassens et Jacques Brel ont également laissé leur nom à deux collèges du Département (Le Rheu et Noyal-sur-Vilaine).
Figures locales : Angèle Vannier, poétesse bretonne qui passa une grande partie de sa vie à Bazouges-la-Pérouse (Maen Roch) ; Thérèse Pierre, résistante locale (Fougères) ; Amand-Brionne qui fut conseiller général et maire de la commune (Saint-Aubin-d’Aubigné)…
Eléments géographiques : La Roche aux Fées où se trouve le plus grand dolmen de France (Retiers) ; Les Rochers Sévigné du nom de la résidence bretonne de Madame de Sévigné (Vitré) ; Les Gayeulles du nom du parc rennais (Rennes)...
Quels choix de noms ces dernières années ?
A la rentrée 2020, trois nouveaux collèges ont ouvert leur porte. Les écoles du périmètre de recrutement de ces nouveaux établissements avaient été invitées à participer à une sélection de trois noms. Les propositions avaient ensuite été transmises pour avis aux maires des communes d’implantation. Enfin, le Département avait voté pour les trois noms avec le souhait d’attribuer des noms de femmes à au moins deux des trois nouveaux collèges.
À Bréal-sous-Montfort, le nom de Françoise Élie a été donné. Épicière rennaise et résistante originaire de Fougères, Françoise Elie fut déportée à Ravensbrück.
Le nom de Marie Curie, physicienne, première femme à avoir reçu le prix Nobel, a été choisi pour le collège de Laillé.
Le collège de Guipry-Messac a pris le nom de Gaël Taburet. Natif de Messac, le colonel Taburet s’est engagé dans l’armée de l’Air en 1938. Il a notamment fait partie de l’escadrille Normandie-Niemen sur le front de l’Est pendant la Seconde Guerre mondiale.
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