• 04 mars 2024
  • Mis à jour le 08 mars 2024
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À Rennes, la Maison des femmes Gisèle Halimi se veut un guichet unique pour aider toutes celles qui sont victimes de violences.

Chloé Guicheteau, médecin coordinatrice et Aline Perrigault responsable des services Asfad
Chloé Guicheteau, médecin coordinatrice et Aline Perrigault responsable des services Asfad - Photo : Thomas Crabot

C’est une maison bleue… adossée au CHU de Rennes. « Un lieu d’accueil, d’écoute et de soins pour les femmes victimes de violences et leurs enfants », indique d’emblée Aline Perrigault, responsable des services Asfad. Jouxtant l’hôpital sud, la Maison des femmes Gisèle Halimi a ouvert ses portes le 23 novembre 2023. Une structure unique dans le grand Ouest afin d’apporter aux femmes un soutien à la fois médical, social et juridique. 

Pour ce faire, le CHU et l’Asfad s’appuient sur des partenaires engagés : les avocats du Barreau de Rennes, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) 35, SOS Victimes 35 et le Planning Familial 35.
 

Un accompagnement complet

« En Ille-et-Vilaine, de nombreux acteurs s’impliquent auprès des femmes victimes de violences qui, elles, ne savent pas toujours à qui s’adresser. En parallèle, nous avons constaté, via la ligne d’écoute de l’Asfad, une importante augmentation du nombre de femmes qui appellent à l’aide. Le confinement suite au Covid a fait beaucoup de mal… » D’où l’idée de regrouper toute l’offre d’accompagnement dans un seul endroit et d’offrir un accueil inconditionnel et bienveillant à toutes les femmes. Quelles que soient les violences dont elles sont ou ont été victimes : violences conjugales ou intrafamiliales, sexuelles, sexistes, incestes…


« Il était essentiel de pouvoir offrir des soins par des professionnels formés sur la question des violences, insiste Chloé Guicheteau, médecin coordinatrice à la Maison des femmes. Ces violences peuvent avoir des conséquences sur la santé physique mais aussi sur la santé psychique et somatique des femmes. » L’activité s’articule autour de trois unités. L’une prend en charge les femmes victimes de mutilations sexuelles. Une autre accueille et traite l’ensemble des problématiques de santé sexuelle et d’interruptions volontaires de grossesse. La dernière assure aux femmes victimes de violences un accompagnement social, psychologique, médical et judiciaire et un parcours personnalisé. « Nous proposons des ateliers thérapeutiques de reconstruction de l’estime de soi -sophrologie, karaté adapté, yoga, théâtre, art thérapie… Ils sont plébiscités parce qu’ils créent du lien. »

Une bulle de respiration

L’équipe de l’Asfad s’est étoffée pour développer ses missions au sein de la Maison des femmes. « On a fait en trois mois ce que l’on fait habituellement en un an en termes de nombre d’entretiens et de suivis, constate Aline Perrigault. Même chose pour notre ligne d’écoute. Il en faudrait une deuxième aujourd’hui… » La Maison des femmes n’offre pas d’hébergement. Mais elle propose un espace où on peut venir laver son linge, préparer un repas, se poser avec ses enfants… Ce qui constitue une bulle de respiration quand on est mise à l’abri à l’hôtel faute de places suffisantes dans les structures d’hébergement. « On a beaucoup de retours positifs de femmes qui se sentent bien dans ce lieu. Elles nous disent qu’elles sont enfin arrivées au bon endroit. »

 

Le coup de pouce du Département

Porté par le CHU et l’association Asfad, la Maison des femmes Gisèle Halimi bénéficie de nombreux soutiens dont celui du Département qui a contribué à la construction du bâtiment à hauteur de 300 000 € et qui participe aux frais de fonctionnement à hauteur de 50 000 € par an.

 

La Maison des femmes à Rennes - Photo : Thomas Crabot

Informations pratiques

16 boulevard de Bulgarie à Rennes
Du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, 02 23 06 73 60
Pour les victimes de violences conjugales et intrafamiliales, ligne d’écoute départementale 7j/7 et 24h/24 au 02 99 54 44 88.
urgencesprevention@asfad.fr
 

Qui était Gisèle Halimi ?

Gisèle Halimi (1927-2020) est une avocate franco-tunisienne, militante des droits des femmes et défenseure du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Figure du féminisme en France, elle est la seule avocate signataire du Manifeste des 343 pour le droit à l’IVG en 1971. Elle contribue, en 1980, à la loi reconnaissant le viol comme un crime.
« Soyez indépendante économiquement, c’est une règle de base […].  Pensez enfin à vous, à ce qui vous plaît. Envoyez balader les conventions, les traditions et le qu’en-dira-t-on. Vous êtes importantes. »